Les débats intellectuels des Soirées Féministes cubaines, le contexte vital de la rencontre, l'improvisation et l'expérimentation ont été les piliers qui ont donné vie à un personnage qui se fond dans les paysages de La Havane qui sont aussi des paysages universels: jungle, cimetière, escalier et mer.
Cette proposition artistique nous parle depuis l'ombre, elle nous rapproche d'une obscurité qui prend une forme féminine. Le travail du corps transformé en silhouette dansée sur différents fonds naît du besoin de dire ce qu'est un corps lié, dominé, contrôlé, puni, harcelé. La silencieuse violence de ne pas laisser exister. Se couvrir, ne pas montrer, ne pas provoquer, ne pas exhiber ... le danger se cache dans cette ombre, même si elle est attachée et cachée, elle est toujours un corps menaçant, qui se bat, désirant-désirable, et ses lignes ne cessent pas de nous provoquer comme une force dangereuse qu'il ne faut pas libérer.
Cette sombre silhouette provoque des disruptions sur ses formes et ses angles dans lesquels les courbes se réifient et le sens unique de construction de la forme corporelle se perd de vue, pour nous conduire à un jeu d'ombres chinoises où corps-animal-insecte et corps-chose-objet se superposent.
Les différents espaces utilisés suggèrent des voyages à travers les couleurs, les sons, les odeurs et les silences. L'animal, la destruction, l'infini, la beauté, l'élégance, le sauvage... les lignes qui se confondent ou se déclenchent pour construire des nouveaux sens. Des paysages intérieurs fusionnés dans des paysages extérieurs...
L’artiste Ana Vidal, anthropologue et danseuse, est née en 1972 à Buenos Aires. Elle réside actuellement au Chili.
Projection organisée dans le cadre d’Opsis (SFR Création) et de l’axe Création culturelle et création de l’ILCEA4
Danse et texte: Ana Vidal
Montage: Laura Ferreyra
Photographie : Mercè Domenech